[Souveraineté 4/6] Censurer le fascisme

Posted on 6 oct. 2025
tl;dr: Comment ils te protègent des fachos

Vous avez sûrement entendu parler de ce qu’il se passe si vous postez certains mots spécifiques sur des services en Chine. Votre compte peut être supprimé immédiatement.

Cette censure s’étend même à leur nouvelle IA Deepseek (Il faut le dire, le même est drôle). Heureusement, tout cela est à des années lumières de nos belles démocraties, de notre havre de liberté.

Le ministère de la vérité est là pour protéger la démocratie, après tout.

Son armée, menée par l’illustre Julien Pain (sérieux, il est cité 5 fois sur cette page Wikipedia!), veille au grain.

Si son art martial le “fact checking” n’a rien de nouveau, on peut se rappeler particulièrement en avoir entendu parler en France durant la période COVID.

Ce valeureux chevalier nous a alors martelé des prises de positions aussi audacieuses que risquées contre le narratif des méchants complotistes d’extrême droite pro-russes anti-vax, sans jamais rien demander de plus en retour que l’argent du contribuable. Enfin, une source de vérité indépendante en laquelle on peut faire confiance!

Tu te demandes sûrement ce que cela a à voir avec la souveraineté sur tes données. Non content de financer la diffusion de la vérité, le gouvernement a aussi pris des actions contre le mensonge.

Je te laisse chercher le moindre article allant à l’encontre de ce qui a été dit ou fait par le gouvernement durant le COVID. Ils sont soit extrêmement vagues, soit sur des petites plateformes non financées, que ces ignobles complotistes tiennent comme ils peuvent. S’il ne s’agit pas de celle diffusée par nos autorités, surtout sur une question aussi grave, la désinformation doit être annihilée sous les plus brefs délais !

En cas de contrevenue - accidentelle ou non, sourcée ou non - à la vérité sur un de tes posts sur réseaux sociaux, la population sera protégée contre ton complotisme en t’évitant toute récidive, par suppression de ton post ou de ton compte.

Vois-tu, le commun des mortels n’est pas comme Julien Pain : Il a besoin qu’on lui dise la vérité sans nuance, la vraie. Que serions-nous, vulnérables gueux, sans une autorité pour nous fournir du prêt-à-penser ?

Si YouTube a été un bon élève durant le COVID pour défendre la vérité, cette plateforme ne s’en est pas arrêtée là. Un exemple aussi banal que parlant pourrait être cette vidéo de Bruno Le Salé dans laquelle il explique comment Marlène Schiappa aurait usé de stratagèmes pour faire sa promotion. La vidéo a rapidement disparu, expressément sous la demande du gouvernement français. En effet de telles allégations sont, sans ambiguïté, un terrible discours de haine. Et je ne m’attarderai pas sur les ignobles accusations de détournement de fonds dans le cadre du fond Marianne.

Puisque le banissement et la suppression sans procès sont parfois un peu excessifs, YouTube décourage aussi la haine en démonétisant toute sorte de contenu jugé comme trop dissident.

Ahh, la haine, quel terrible fléau. Corporations comme gouvernements nous en protègent avec zèle, pour notre bien. Fermer ton onglet et passer à autre chose? Choisir quel contenu tu consommes et à quel point tu t’exposes sur le net ? Trop ! C’est bien trop de responsabilité ! Fermer son ordinateur après avoir été contredit une fois de trop sur Twitter ? Quel déshonneur pour quiconque relayant la noble parole.

On remercie par ailleurs notre hérote nationale Laetitia Avia pour avoir osé mettre l’identification des discours de haine et leur répression entre les mains de notre cher gouvernement. La répression doit être directe et efficace ! La haine en ligne est une priorité absolue ! Pas le temps pour un procès. Celui qui identifie la haine doit aussi la punir.

Revenons-en à YouTube. Non contents de couper les financements des vidéastes, YouTube rend aussi leur contenu moins visible sur la plateforme. Ils ne sont pas les seuls, d’ailleurs Meta et Twitter (juteux, ces Tweeter Files!) se sont adonnés à cette pratique aussi. Et dans le cas de Twitter, avec l’implication du FBI, difficile d’ignorer l’aspect politique de ces shadow-bannings.

La docilité de ces plateformes, en ce qui concerne l’Union Européenne, n’est pas bien difficile à expliquer : notre texte de loi contre les discours de haine n’est pas fait au hasard. Les plateformes et réseaux sociaux peuvent prendre de grosses amendes en cas de contenu non-modéré, y compris en ce qui concerne la haine en ligne, mais aucune modération abusive ne sera punie. Dans un tel contexte, on peut comprendre qu’ils ne veuillent pas prendre de risque. Quel gouvernement de poigne, ils savent vraiment sévir là où il faut pour nous protéger.

Tout ça, c’est beau, mais qu’est-ce qu’un gouvernement sans son peuple? Pour assister la police officielle de la haine, de valeureux chevaliers se sont ligués afin de chasser le moindre délit d’opinion, le moindre danger de pensée divergente, avant même que les autorités n’aient à s’en mêler. Ces braves se servent de techniques telles que le signalement de masse pour inciter les plateformes à supprimer le contenu coupable.

D’autres initiatives ont vu le jour, à l’instar des Sleeping Giants, qui vont jusqu’à contacter quiconque finance un média opposé à la vérité pour signaler ledit média comme étant un dangereux nazi (à noter que lesdits nazis ne sont pas restés sans rien faire).

Pas besoin de juges, pas besoin de procès, on gagne du temps avec le tribunal populaire.

Pour finir sur une note rassurante, notre gouvernement se réserve, de surcroît, le droit de nous protéger en bloquant directement des plateformes entières :

En somme, on peut conclure que tout va bien :

Tant que tu n’es pas un odieux fasciste haineux avec des opinions, les défenseurs des droits et de la démocratie ne porteront pas atteinte à ton droit de t’exprimer en ligne. Par extension, ces héros ne permettront à personne de heurter ta sensibilité et sauront sévir en cas de tentative.

Ne rate pas la suite, qui débarquera en trombe la semaine prochaine ~