[Souveraineté 1/6] Les termes: lexique de la souveraineté des données

La souveraineté, ici, désigne l’autonomie et l’indépendance, plus que la domination totale.
Souveraineté, sur quoi ? Tu l’as vu venir avec autant d’avance que s’il s’agissait d’un 49-3 : souveraineté sur tes données.
Le terme de “données” est évocateur et tu penses sûrement immédiatement à ton e-mail, ton adresse physique, ton numéro de CB, ce genre de choses.
Il est impossible de lister de façon exhaustive tout ce que ce terme englobe, mais tu dois comprendre qu’il y a d’autres éléments, comme des informations plus ou moins techniques (ton navigateur, ta résolution d’écran, ton OS) qui permettent, en plus du reste, de te profiler et de te retrouver grâce à des méthodes de fingerprinting.
Être souverain sur ses données, c’est avoir le contrôle sur qui peut les voir, les utiliser, les exploiter. Mais ça va dans les deux sens. Il s’agit aussi de savoir si ce que tu mets en ligne y reste, et est visible, quand c’est ce que tu veux.
Une back-door - je me permets l’anglicisme pour nous éviter la “porte dérobée” qui est bien moins utilisée en ligne - est un moyen, volontairement ajouté à un programme et destiné à un acteur prédéfini, d’accéder aux données dudit programme. Il peut s’agir d’un point d’accès réseau authentifié, de clés cryptographiques…
Le chiffrement, et non pas “cryptage”, est le fait de transformer des informations claires en un amas de caractères incompréhensible.
Exemple: SSH, TLS, …
Le chiffrement sous-entend qu’il y a une clef de déchiffrement, sans laquelle il est impossible de comprendre le contenu chiffré.
À ne pas confondre avec l’encodage, qui lui suit des règles logiques et peut être facilement inversé à condition de savoir identifier le type d’encodage.
Exemple: base64
À ne pas confondre non plus avec le hachage, qui revient à créer une suite de valeurs à partir de données pour les identifier, mais qui ne les contient pas et ne peut donc pas être “déchiffré”.
Exemple: sha256
La censure sur internet est la limitation de l’accès à certaines ressources en ligne par les gouvernements ou les organisations.
Un tribunal populaire désigne un jugement collectif hors du cadre de la loi et du tribunal réel. Il s’agit de personnes diverses et variées, sans qualifications spécifiques, qui jugent et condamnent un acte ou une personne en se basant sur leurs opinions et valeurs
Une opinion est une croyance, une pensée tenue fermement comme étant la vérité, sans forcément qu’elle ne soit ancrée dans les faits réels
Un délit d’opinion est le fait de tenir et exprimer un avis qui va à l’encontre d’une loi établie par un gouvernement. En France, il peut s’agir d’enfreindre l’une des lois Pleven et Gayssot.
La vérité est la qualité de ce qui exprime pleinement la réalité de quelque chose, expression fidèle de la nature.
Drôle de lexique n’est-ce pas?
Maintenant que la couleur est annoncée, prépare-toi pour une longue série d’articles sur le sujet.
- Mes données personnelles sont-elles privées ?
- Ai-je le droit de m’exprimer librement en ligne ?
- Mes opinions exprimées en ligne peuvent-elles me retomber dessus dans la vraie vie ?
L’activité des personnes sur internet est devenue un enjeu crucial dans le rapport de force entre les acteurs politiques et les défenseurs de la liberté.
Ensemble, à travers de nombreux exemples et réflexions, nous allons dresser un portrait de la liberté sur internet en 2025.
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Ne rate pas la suite, qui débarquera en trombe la semaine prochaine ~